Littérature : voici un extrait du premier chapitre de La Rédemptrice tant attendu
Soucieux de l’impatience de ses
lecteurs, l’auteur CC Nountché, en accord avec son éditeur, a décidé de leur faire
partager un extrait du premier chapitre de La
Rédemptrice.
Ce roman de 450 pages, tant attendu, qui,
selon l’auteur lui-même, « a
puisé une grande partie de l’énergie de son intellect » par ses recherches
minutieuses, sera enfin disponible en e-book le 27 juillet sur toutes les
plateformes d’Amazon. (Entretemps, il est en précommande en ligne ici). Mais la plus grande
surprise, serait pour les amateurs de livre broché, car depuis ces dernières
24h, leur version préférée est en ligne sur toutes les plateformes d’Amazon et en
vente sur quelques-unes d’elles, notamment Amazon.com : De la voix du phénix: La Rédemptrice
Voici l’extrait du premier chapitre de La Rédemptrice :
Chapitre I
Il n’est pas
encore vingt-quatre heures que j’ai entendu une voix, sans doute sa voix. Et
pourtant j’avais cru depuis longtemps qu’elle s’était parjurée après ce serment
d’amour qu’elle avait prêté lors de notre première nuit ; qu’elle m’avait
fui à jamais, que nos chemins ne se croiseront jamais ; qu’elle ne me reviendra
jamais.
Au cours de
ces derniers mois, j’ai fait des efforts considérables pour reprendre la
direction de ma destinée qui zigzaguait, une psychothérapie spirituelle qui m’a
permis de l’oublier un peu. Je pensais même me parjurer et faire d’autres
relations amoureuses avec d’autres beautés adorables. Les plus belles fleurs,
on en trouve partout sur notre planète Terre. Ma bonne cuisinière Nastou fut
contente que j’aie retrouvé mes plus beaux sourires et mes humours. Moi qui ai
frisé la folie douce à cause de la perte d’un amour, je devenais maintenant
comme un riverain serein, qui contemple la mer étale en se promenant sur une
plage sablonneuse au gré d’une brise caressante. Je ne m’attendais jamais qu’une
voix me surprenne comme un ouragan, perçant mes tympans et me harcelant
partout.
Dans ma
sérénité perturbée, je ne cherchais qu’à décrypter une seule voix : la
voix de Grace. Mais cherchait-elle à me remuer comme un cocotier pour que je
presse son père de répondre aux énigmes pour confirmer sa filiation ?
Pas plus
qu’une semaine, ce dernier m’a appelé pour me rappeler la mission délicate qu’il
m’a confiée : retrouver sa fille coûte que coûte. Sa voix tremblait en me
suppliant, et il semblait perdre tout espoir.
« Les nouveaux
éléments de l’enquête prouvent qu’elle se trouve dans la Deuxième wilaya
d’Ifriqiya, m’a-t-il dit, effondré. Tu sais déjà ce qu’elle a subi dans le
passé : cette agression sexuelle… Et tu sais déjà l’ignominie qui se passe
là-bas après la chute du Roi des rois. Je t’en supplie… Elle doit être aux
mains de ses ravisseurs… Je t’en supplie…
— M. Koné,
mais qu’est-ce que je peux faire qu’un diplomate de votre carrière ne pourrait
faire ? ai-je répliqué sans la moindre sympathie.
— N’Golo, ce que
tu ignores, c’est que nous n’avons plus de représentation diplomatique dans ce
chaos », a-t-il répondu d’une voix glaciale.
J’avais voulu
rétorquer en lui disant que je n’étais pas habilité à remplacer des diplomates
fugitifs bons à rien. Mais l’image de Grace, incarcérée et mêlée à d’autres
prisonnières attendant qu’un geôlier vienne les enlever pour les violer, ne
pouvait pas me laisser impassible.
« M.
Koné, si réellement elle se trouve dans la Deuxième wilaya d’Ifriqiya, j’aurais
besoin des documents, dis-je tout court, frappé d’une fougue herculéenne.
— Dieu soit
loué ! s’enthousiasma-t-il. Ce qui sous-entend que tu auras besoin d’un
passeport diplomatique et d’autres documents nécessaires pour la mission de
sauvetage. Bien ! Pourrais-tu passer me voir au bureau
demain ? » Affirmatif.
Nous nous
vîmes le lendemain dans son bureau, situé au-dessous de celui de l’Ambassadeur
plénipotentiaire qui juchait au dernier étage d’un imposant triplex. Nous
étions dans le dernier mois de l’automne et malgré les premiers signes de
l’hiver le climatiseur générait de l’air frais qui me gênait. En fait, j’étais
trompé par les prévisions météorologiques qui prévoyaient un soleil doux et
j’avais mis une chemise manches longues sur un T-shirt blanc col rond pour
sortir.
Il mettait
négligemment une chemise sans cravate, lui qui était connu pour ses costumes
classes et ses cravates de marque. Il tournait sur son fauteuil en cuir
pivotant, lorsque je franchis la porte avec sa secrétaire ifriqiyine.
« Oh ! N’Golo, que je suis ravi de
te revoir après toute cette éternité ! s’exclama-t-il en se pivotant de son
fauteuil pour m’accueillir chaleureusement. Assois-toi ! Ta barbe marxiste est
plus que jamais fournie… Et comment tu vas ?
— Très bien, Monsieur !
— Pour
accomplir la nouvelle mission ?
— Il me
semble.
— Je venais
d’appeler au pays, précisément au ministère des affaires étrangères pour te
préparer un passeport diplomatique.
— J’ai pensé
que cela n’est pas nécessaire.
— Alors
pourquoi ? Même si je sais ton intégrité.
— Je
préférerais corrompre les passeurs pour aller au bout de ma mission. Le
passeport diplomatique pourrait monter les enchères. Mais je voudrais être sûr
qu’elle se trouve dans la Deuxième wilaya d’Ifriqiya.
Il s’étonna de
mon revirement en observant une minute de silence.
— Tu sais
N’Golo, reprit-il soudainement, à part ces nouveaux éléments, tout porte à
croire qu’elle est dans ces débris abandonnés par les Occidentaux, et aux mains
de ses ravisseurs. Je n’ai jamais fait des rêves aussi clairs et prophétiques
que ceux qui m’empêchent de dormir dans ces derniers jours. Même hier elle
m’interpellait dans un rêve. Je serais d’accord avec ta méthode. Il ne faut
jamais leur faire croire qu’elle est une toison d’or dont doit s’emparer
Jason. »
M. Koné aurait
tout à fait raison de classer ses rêves parmi les révélations
prophétiques ; d’autant plus que cet appel mystérieux survenait juste une
semaine après notre entrevue où je lui ai dit de m’accorder deux semaines de
préparation. Il accepta cette date après une longue méditation.
« Bien ! D’accord ! Rentre en contact avec les passeurs
et tiens-moi au courant de la suite. Tu passeras me voir demain pour que je te
donne une enveloppe de mille dinars pour commencer les démarches… Juste pour
commencer les démarches…
— Je n’en
aurais pas besoin pour le moment…
— Quoi !
s’étonna-t-il. Mais… mais ce n’est que ton argent de poche. Je sais qu’ils
demanderont dix fois plus.
— Restez à
l’écoute, M. Koné ! Je saurais m’y prendre. »
Par Robin Le Mouron Noir
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