L’HYMENÉE

Ô Cha ! ma chérie Cha !
Je me réveille d’un sommeil sans pareil depuis qu’à la veille je fus frappé d’une foudre phonique
Qui s’est abattue sur mon appareil téléphonique.
Comme un accidenté grièvement touché aux neurones je me rétablis après avoir été plongé dans un état comatique profond,
Et ma mémoire revient toute seule sans un médecin sans poudre de perlimpinpin.

Ô Cha ! mon doux petit chat !
On m’a dit que tu t’es mariée hier mais d’avec un docteur vétérinaire,
Que tu étais la reine Pokou de cette procession des madones
Parées perlées entourées des matrones qui psalmodiaient en tenant les torches nuptiales,
Que tu étais la plus belle créature couronnée aux seins nus antibrouillard au sein de ces créatures lauréates aux seins nus crus
Aux pas cadencés rythmés des sons cacophoniques d’une fanfare folklorique,
Que vous étiez la joie de ces villageois dont certains vous emboîtaient les pas,
Dont certains sous des apatams sur des macadams
Vous haïssaient de ne pas pouvoir vous avoir avant vos joies.

Ô Cha ! ma reine Cha !
L’amour ne se sème ne se récolte pas deux fois comme un arbre fruitier dont on cueille les fruits délicieux chaque saison,
Comme une gourde galbe dont on étanche nos soifs quand on soif,
Comme un fleuve où l’on se baigne quand on s’enflamme plusieurs fois
Pour que l’on puisse désirer vivre dans un foyer sacré qui ne s’occuperait de nous que des chats bourgeois aux pieds cassés,
Que des saint-bernards aux robes enragées
Pour que l’on puisse répudier un descendant d’Orphée qui nous enchanterait
Comme son aïeul aède les nymphes les oréades les naïades les bacchantes.

© Charles Coulibaly Nountché
© Les Sons de balafon

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