LE PAYSAN ET LA TERRE-MÈRE

Ô mon paysan, sais-tu, quand tu te lasseras
De rendre culte à ta déesse Dêmomêtêr,
Les maux et les fléaux qui s’abattront sur la Terre ?
Le sort que l’humanité nous réservera ?

Que d’hommes mourront qui te proféraient l'obscène,
Et ce après avoir tant subi des vaches maigres,
Que leurs félins plus tard férals, d’Actéon traîtres,
Les eurent chassés pour s’en faire sainte Cène.

Notre civilisation, fruits de tes labeurs
De dix mille ans, va graduellement s’effacer,
Après être larguée des mains civilisées.
L’humanité n’aura plus d’ère des Lumières.

Ta religion, paysan, est la plus vieille et pieuse ;
Ta déesse, la plus magnanime et vertueuse.
Reste-lui apôtre, ô mon paysan, pour l’honorer
Dans les Mystères d‘Eleusis, ton Comité !

Répands comme encens ses Gerbes de blé sur glèbe !
C’est à toi seul qu’elle les a offertes, ô plèbe !
C’est à toi qu’elle confia le sort des humains
Que tu nourriras tels que de bons orphelins !

© Charles Coulibaly Nountché
© La Kora de sora

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