UNE VIE BRISÉE
Tu fus, ô malheureuse, cette unique fille
Élevée par les neuf Muses,
Qui tenait tête aux petits garnements, qui
Savait, l’approchant, leurs ruses.
Tu fus, ô matrone gueuse, l’objet de joute
Précieux des coureurs de jupon,
Qui n’ont pu, même mués en des Jason ploucs,
Conquérir ta dorée toison.
Tu aurais été, ô bibliothèque ruinée !
La fierté d'un tel féministe,
Celle qui aurait pu dans ma patrie sauver
Cette gent féminine triste ;
Tu aurais été, ô ruines d’une beauté !
Encore convoitée par tous,
Si le sort, qui te frappe, ne t’avait pas liée,
A couver, bonne mère poule,
A un libidineux qu’à peine tu voyais,
Promu ta vie par tes parents,
Qui, par jalousie, a foutu ta vie en l’air,
En tes études suspendant.
© Charles Coulibaly Nountché
© La Kora de sora
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