PHÉNIX

En cette houleuse nuit noire de suie, te voilà une fois de plus réapparue dans ma vie orphique tragique,
Ô phénix ! qui renait de ses cendres, pour m’envoûter de cette délectation nectarifère qui m’affolait naguère.

Ce coup de grelot, qui me fait tomber des nues, ce coup si assommant si martelant, ce coup essaim d’abeilles virevoltant autour d’une ruche,
Ses ondes réactionnelles pareilles à ces ondes mouvantes dans une mer de fluidité furieuse, bourdonnent jusque maintenant dans mon cerveau qui bouillonne ardemment.

Et cette voix ta voix dont je n’ai pu illico dépister la voie des voix altos, contraltos, ténorinos, sopranos, mezzo-sopranos
Des voix de toutes ces Muses qui t’ont succédée, sans pourtant te succéder.

Mais m’en voudras-tu, me blâmeras-tu, me banniras-tu, ô Muse, d’avoir été nigaud, d’avoir causé avec une voix qui entonnait incognito près d’un demi-quart d’heure
Sans vouloir pourtant chercher à savoir qui elle était, qui elle incarnait, sur quel sujet vague, dont j’ignorais la base, elle discutait du sexe des anges ?

Or, Muse, comme tu me parlais dolcissimo d’une articulation qui m‘était étrange, suave à écouter, je m’étais dit que c’était une parigote qui s’était trompée de numéro et qu’elle tombait sur moi le négro, par hasard et presto.
Mais peu de temps après, parce que la familiarité de cette voix fut drôle et douce avec moi, je me suis dit que cette voix était de toi, de toi qui fus douce et drôle avec mo duranti tous ces temps sans précédent.

Ô Phénix ! qui me maudiras comme Echo son adonis Narcisse pour avoir lésé sa beauté sublime, pour l’avoir humiliée,
Où te caches-tu que je relance le code secret de ta porte des Étoiles qu’elle ne s’ouvre que je me réjouisse de ta voix pathétique, de ta beauté sélénite, de ton amour d’élixir... ?

Ô nuit blanche noire des ténèbres ! pleine de mystères de prodiges, pleine de chimères de fantasmes, pleine de saveur d’érotismes, ô nuit des péripéties oniriques, étais-je harcelé par une séductrice tentatrice succube ?

© CC Nountché
© Les Neuf Muses

Photo: http://plume-dhistoire.fr/les-polynesiennes-de-gauguin-muses-erotiques/

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