SOLITAIRE AVEC MES NEUF MUSES
Je ne suis pas ton égoïste.
J’aime, comme un moine, l’austère habitude ;
J’abhorre ta vie hédoniste.
Quelquefois, vieux boa, quand j’ai le ventre creux,
Je guette une bibliothèque,
J’enlève mes proies, rentre dans mon antre affreux
Pour songer à ta vie simiesque.
Ô toi ! qui médis de moi, qui me méprises,
Qui me prends parfois pour un fou,
Le jour que je te présente mes neuf Muses,
Tu me resteras dès lors doux.
Tu t’émerveilleras sous la flûte d’Euterpe,
Cependant que ma Calliope
La Majestueuse, avec ses poèmes épiques,
Nous rendra tout pathétiques.
Melpomène, la Chanteuse, te chantera
D’Hercule le péan, le glas ;
Et l’Amoureuse Érato te jouera sa lyre,
Et Thalie te fera si rire,
Que t’échappera la fine chorégraphie
De Terpsichore, qui remue,
Danseuse molasse, sa poitrine aguicheuse.
Et dans l’entracte, la Conteuse
Clio t’apprendra du livre Thucydide,
D’un ton qui te rendra candide,
Des récits épiques ; Uranie les astres ;
Et Polymnie les oracles.
CC Nountché
Les Neuf Muse
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Apollon et les Muses/ Heinrich Maria von Hess (1826) |
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