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Affichage des articles du avril, 2016

PÉNÉLOPE, NE ME TROMPE PAS !

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Alors qu’un bon matin Un disque teint ivoirin Faisait fort des efforts Pour éclore d’Aurore, Un souverain soudain Attrapa son larbin Sur le drap de sa femme. Ô crime sur l’infâme ! Que nos matins se lèvent Avec les mystères Des nuits, riches en rêves, En rapt des Jupiter ! Ô oracle Pythie ! De ce dieu qui mit nues Les nuits aux incubes, Les nuits aux succubes, Dis ! lors de mon voyage, Pénélope était sage ? © Charles Coulibaly Nountché © Les Neuf Muses Peinture: http://www.quizz.biz/quizz-897650.html

LE CLODO DU JARDIN D’AMOUR

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Cet homme que voilà, là-bas, qui vient de savoir ma présence, a une apparence qui trompe. Il raisonne bien en philo, mais il s’habille d’oripeaux pour faire croire qu’il est clodo. Or il a un parfum de haute marque qui puisse de la dilatation de son baume et de sa flagrance ressusciter les victimes de la réaction de fission d’atome d’Hiroshima et de Nagasaki. Il a choisi une seule place dans ce jardin d’Amour à côté de ce bassin artificiel langui d’un château détruit. Il a une mallette de pur cuir rembourrée, parce qu’elle contient sans doute plusieurs œuvres de chef-d’œuvre. Le voilà qui l’ouvre presto. Je me contente d’être vu de lui et la seule personne à qui il dit maintenant « Salut !». Car ce clodo a un égo qui semble n’avoir aucune notion d’alter ego. Il a commencé à lire à la façon d’une victime de bibliophilie. Et vous le voyez comme ça, il peut se courber sur ce livre qu’il tient dans les deux mains, parce qu’il veut le dévorer, en lui fixant sans ciller ses châsses de

A UNE FRAICHE ÉGÉRIE

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Tu sais, belle égérie, quand d'un occasionnel Festin, je me retrouve avec ces miniatures Dont pullule ce cosmos, que d‘une aquarelle J’essaie de peindre pour en faire des créatures Pleines de bonté, de beauté surnaturelle, Je me pose des questions sur l’œuvre divine Dont tu fus extraite toute fraiche, ô ma muse ! Souvent, incapable de les rendre fines, De tracer l’orée de leurs visages de ruse, De leurs bustes décrus, je me dis, taciturne, Qu’une déesse enchanteresse de ces héros Mythiques, s’était arrogé le droit après Sa résurrection de me faire boire une eau Contenant de cet élixir d’amour express, Pour que je sois un dieu surnommé Gigolo. Y a-t-il une beauté exquise, fine telle Que ta beauté de prestance, dans notre monde ? Ta beauté dotée d’une féerie immortelle ? Hein ? Y a-t-il une fée au-delà des ondes, Fée qui eût pu partager l’ambroisie du Ciel ? Quand je t’ai vue, dans cette soirée d’apparat Parmi ces midinettes poudrées et fardées, Sous ce

MA TERRE

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Ma terre n’est pas synonyme De faim de famine de disette de misère D’épidémie de pandémie des fléaux des malheurs Ma terre n’est pas synonyme De désastre de massacre de génocide inouïs D’horreur abattue sur vos peuples un temps révolu Ma terre n’est pas antonyme D’un âge d’or d’un siècle des Lumières D’une civilisation sans fureur sans horreur Ma terre n’est pas antonyme D’une modernité en toute perte de vitesse D’une ingéniosité d’une créativité sans cesse Ma terre n’est pas homonyme Des contrées les plus mendiantes sur Terre Pour être épargnée de la battue des chasseurs Ma terre n’est pas homonyme Des celles qui ont plus besoin d’aumône Pour ne jamais être dividende des tsars de ce monde Ma terre est surtout victime De vos invasions humiliantes récurrentes De vos colonisations malfaisantes renaissantes Ma terre est surtout victime De vos ingérences forcées malintentionnées De vos tendances vicieuses camouflées © Charles Coulibaly Nountché © Les Sons de balafo

PAYS DE MAMIE ET PAPI

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Dans le pays de mamie Pas d’hôpital Dans le pays de papi Pas d’hôpital Les bons barons qui les régentent Leur conseillent les prodiges plantes En inaugurant les pierres angulaires Aux chevets des vieux valétudinaires Dans le pays de mamie Pas d’eau potable Dans le pays de papi Pas d’eau potable Les femmes y vont puiser au marigot Tandis que s’y abreuvent les bestiaux Les enfants là-bas ont de ventre gros Comme plus d’un sucés des vermisseaux Dans le pays de mamie Pas de courant Dans le pays de papi Pas de courant Papa leur a offert un vieux générateur Mamie et papi en étaient trop fiers Qu’ils leur ont dit : « c’est pour vos galas ! Ne l'utilisez pas pour les politicards ! » © Charles Coulibaly Nountché © Chants d'âme sur khalam Peinture: http://www.galerie-creation.com

LE VENT QUI SOUFFLE

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Le vent qui souffle Ne m’effleure pas Bloqué par les bois Qui infectent la selva D’un relent qui essouffle. © Charles Coulibaly Nountché © Les Sons de balafon Photo: FORÊT TROPICALE/ Peinture naïve d'Idrissa Diarra

PUISSÉ-JE T'ÊTRE UN APOLLON !

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Oum ! Hé ! Hé ! Elles tournent sur ses reins rotatifs, Ces fesses si callipyges dodelinant Dessus ses cuisses et ses élans moins hâtifs ! Ô Magnouma ! puissé-je t'être un Apollon, Qui te surveille jusqu'au Marigot des caïmans, Où une madone est immolée chaque saison ! J'ai ma dague, et mon arc et mon arquebuse. Tu sais que je suis d'un sora le descendant, Et le digne fils d'un koriste, ô ma Muse ! J'enfoncerais ces traits dans la gueule dentelée D'un des reptiles sauriens, dans l'onde grouillant Sur la chair de tes cuisses sensuelles galbées. J'aurais pour tâche de remplir ton canaris, De veiller sur ta beauté virginale, en jouant Ma Kora pour encenser ta pieuse féerie. © Charles Coulibaly Nountché Publié le 13 avril 2016 Peinture: https://www.artactif.com/zabou/galerie/ombre-africaine_44605.htm

LES MALHEUREUSES DANGEREUSES

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Femme, si un jour un bienvenu hobereau, A l’espoir mûr, à l’utopie de Bel-Ami, Te côtoie dans un milieu mondain si exigu - Que tu sais logé, dressé par une bimbo ; Si un jour un gros patron au ventre engraissé Te fait la moue, t’évite d’un regard butor, Mais des moindres mamours de sa Rose son corps Se soumet à sa beauté, à sa vénusté ; Homme, si un jour une vénus Willendorf A l’humeur et l’ardente jalousie d’Héra, T’admire tant de ses regards doux de phosphore - Que tu sais cocufiée par un vrai salopard ; Si un jour une mijaurée fine et extra Te séduit tant de ses manières affectées - Que tu sais par un vulgaire homme emprisonnée, Qui lui fait violence à la façon d’un loubard ; Homme, si un jour une fraîche babouchka Te fait des œillades au milieu d’un show - Que tu vois toujours dans les bras d’un gigolo, Qui lui soutire sans cesse un tas des milliards - Prends, sans projet, et tes cliques et tes claques ! Sinon les deux premiers te haïront tout à heure. Sinon l

TAPE-MOI LE BALAFONG

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Joueur, tape-moi le balafong Rythmé sur les sons des gorongs Le Ministre chargé par la déesse Déméter Foulera dans quelques heures notre terre Avec tout un arroi mobilisé qui l’entourera Quand il viendra discourir ex cathedra Joueur, martèle le balafong Sur le rythme grêle des gorongs Pour fondre la longanimité des manants Endimanchés dans leurs beaux atours clinquants Pour animer la bourgade jusqu’aux alentours Encensée et jalonnée de flottants blasons Dyâliba, arrête-moi le tama Sur les chants et les brouhahas Pour doubler ma voix graillonnante de vieillard Quand paraîtra le Ministre avec son arroi Pour transmettre ce que la plèbe espère De sa semence qui jamais ne prospère Dyâliba, arrête-moi le tama Sur les chants et les brouhahas Pour semer devant le Ministre nos attentes Qui peinent à relayer depuis ces fientes Ces dabas utilisées depuis la nuit des temps Ces bœufs ces ânes devenus récalcitrants. © Charles Coulibaly Nountché © Les Sons de balafong Peintu

JE TE BATTRAIS À MAIN NUE

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Je te battrais à main nue Toi et ta harde de sbires Si tu risques une gigantomachie Au lieu d'une logomachie Si tu tentes une guerre Au lieu d'une guéguerre Je sais que tu possèdes une poudrière Qui puisse m'envoyer au cimetière Mais j'en ai plein le cerveau Qui puisse servir au Beau Mais qui puisse semer le fléau Quand l'embêtent les rustauds © Charles Coulibaly Nountché Publié le 8 avril 2016

A UNE NÉRÉIDE

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Soudain au mugissement de la vaste mer S’ensuivait net le tintement d’une Sirène Qui invitait à fuir le Cyclope en fureur Tous ces plongeurs folâtrant dans la fluide arène. Tu fuyais, tu courais, ô ma frêle Néréide ! Tourneboulée et bousculée par tout ce monde Tout en effroi, pour que dans mes bras soit humide Ta peau de dorade perlant de goutte d’onde. Tu venais de raviver le soleil couchant Qui ne songeait plus à un lendemain radieux, Qui, gagnant l’horizon, s’entourait des nuées. Tu venais de consoler un agonisant, L’empêcher de rendre le dernier soupir, Par ton étreinte farouche, par ta féerie. © Charles Coulibaly Nountché © Les Neuf Muses

LA QUIÉTUDE DE SOI

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Je suis en quête de cette moralité Dans la modernité Mais je ne trouve que sa queue dans une fosse Sombre où elle s’enfonce. Je suis en quête de cette bonne conscience Dans la sphère de science Mais je ne vois que son âme ruinée en pose Comme en été la rose. Je suis en quête de cette vraie vérité Dans la fatalité Je ne la trouve que teinte que lunatique Dans un monde tragique. Je suis en quête dans ma sérénité de soi Je ne me connais pas Mon âme errante se confond à vos âmes Sous des ciels infâmes. © Charles Coulibaly Nountché © Les Sons de balafon

L'ÉTERNEL APOPHORÈTE

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Mendiant en quête de regard d'une minette Qui gratifiera l'aria de mon luth ému, Tu me fis, déesse, l'éternel apophorète Que n'a plus jamais offert la déesse Laksmi. Depuis j'ai ramassé des rues mes instruments, Dont riaient des sons les pimbêches dénudées, Amour et bonheur légués, miraculeusement, De par la magnanimité de ta beauté. © Charles Coulibaly Nountché © Chants d'âme sur khalam Peinture: http://www.mirartegaleria. com

DÉESSE ENCEINTE

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Ô ma déesse ! à qui j’ai fait profession de foi, Ô ma fée ! qui gardes notre grain dans tes flancs, Grain qui en germination t’arrache la joie Et te cause des nausées âcres par moments, Que ta beauté devient de plus en plus exquise, Pleine de grâce, pleine d’onction au toucher ! Que tes manières en cet état, quoiqu’on dise, Sont les plus patriciennes qui soient sous mes yeux ! Quand l’ornement de notre vie, mère en gésine, Sous l’assistance bienveillante de Lucine, Aura vu le jour sous ses cris et sous nos joies, Je souhaiterai revivre de tels instants Sous ta brillance, et boosté de dévouement, Satisfaire tes exigences de bonne foi. © Charles Coulibaly Nountché © La Kora de sora

LE COMBAT AVEC LE DIABLOTIN

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Enfants, virils fébriles, torses nus pieds nus, cheveux hirsutes toujours en hystérie, On était en bonne compagnie d’amis, Noufou Deni, il était petit, Karim Gondjigui, bête cornue, Brama Dagoro, il était lippu, Sourakadeni Mahamet, de la Mauritanie, Mossideni Amadè, il était mossi, Et l'on battait les pavés à travers les rues du village tortueuses sinueuses comme les méandres d’Orinoco . Ce don de grégarisme, on l’avait ; cet instinct des pigeons voyageurs, on l’avait, Car on pouvait émigrer en groupe soudé d’un lieu à un lieu, d’un recoin à un recoin du village pour jouir de nos loisirs, D’un bosquet à un bosquet, d’une forêt à une forêt pour chasser les rats sauvages, les chats férals et les volages sylvestres aux chants perçants et suppliants, D’un marigot à un marigot, d’une mare à une mare pour pêcher les poissons, silures, et les crabes. Et l'on avait, ô enfant biberon, la maîtrise de la nature, et on avait la maîtrise de nos natures, Car on pouvait se cond