ENVOÛTE-MOI, COUCOU !
Va voir, ô dulcinée ! un de ces pieux obis
Caché au fin fond de la forêt Dahomey ;
Dis-lui de tourmenter à t’aimer mon esprit
Par des incantations vaudou ou candomblé !
Va voir, ô ma bien-aimée ! un des pieux obis !
Mon amour ne t’enchante plus, ô ma chérie !
Va consulter, ô ma chouette ! ce marabout
Doué à castrer les mâles pour les femelles ;
Je veux boire ce philtre pour t’aimer toujours,
Qui pût unir Tristan et Iseult à merveille !
Va consulter, ô chouchoute ! ce marabout !
Mon amour ne t’enchante plus, ô ma chérie !
Encense, ô ma déesse ! mon suave panthéon
De myrrhe, d’encens, de musc diabolique
Que j’y plongerais en moine en méditation
Pour toucher le nirvana d’un amour mystique !
Encense, ô ma déesse ! ton suave panthéon !
Mon amour ne t’enchante plus, ô ma chérie !
Je veux pour te vénérer t’appeler Maman !
Que ta sainte icône me poursuive partout,
Que me soient une hostie à l’effet avinant
Ces mamelons sur ton buste biberon doux !
Je veux pour te vénérer t’appeler Maman !
Mon amour ne t’enchante plus, ô ma chérie !
© Charles Coulibaly Nountché
© Les Neuf Muses
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