LES CHICHIS DES SENIORS « Je te préfère à Mandarine ! »

Pendant qu’un jour, en shivaïte végétarien,
Je cherchais des légumes et des fruits bio,
Je fus sur le verger d’un stand de même qu’un
Couple vieillard aux complicités des jumeaux.

Leurs intimités, datant depuis des lustres,
Faisaient apparaître leurs amours premières
Tel que ce soleil d’hiver sous la voûte bistre ;
Et leurs joyeusetés, illustrant leur hiver,

Leurs vertus, évoquant celles de Philémon
Et Baucis, qui reçurent Jupiter en hôte
Déguisé, bravaient celles de l’hôte Amphitryon,
Laissant pour n’importe qui ouverte leur porte.

Comme en cet âge beaucoup d’hommes se laissent
Dominer par la femme, l’homme obéissait
A la femme qui exerçait sur lui sa noblesse
Mais de la façon caressante qui disait:

« Oh ! non, Michou, mon chéri ! J’aime pas ce fruit
Clémentine ! – Oh ! sache bien que c’est Clémentine
Ma chérie ! » avait dit le doux Michou ému,
En ajoutant : « Je te préfère à Mandarine ! »

La déesse qui eût pu régner dans une époque
Avec sa beauté qui en gardait quelque trace,
Comme sous tas de vestiges quelques broques
Gisent, faisait les chichis : « Oh ! comme il m’encense !»

Voilà qu’ils tirent leurs révérences, fini
Le choix, me laissant flapi avec le marchand
Qui chantonne : « Ô amour ! ô amour qui survit
Même en plein hiver de la vie, éperdument … ! »


CC Nountché
La Kora de sora

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