Poésie au Québec: 50 ans du poème Speak White de Michèle Lalonde sous des lectures publiques


Pour commémorer le 50e anniversaire de la Nuit de la poésie et de la création du poème Speak White de Michèle Lalonde, la Société Saint-Jean-Baptise du Centre-du-Québec (SSJBCQ) convie la population québécoise à des lectures publiques du poème aux quatre coins de la province, apprend-on du Le Courrier Sud.
 
Notons que Speak white (en français : « Parlez blanc ») est une injure proférée aux Canadiens français par les Canadiens anglais lorsqu'ils parlaient français en public. 

L'insulte speak white est une injonction raciste permettant d'agresser ceux qui appartiennent à un groupe minoritaire et qui parlent une autre langue que l'anglais dans un lieu public. Dans le contexte colonial du Canada et des traites négrières de l'époque, l'injure signifie qu'un esclave ne peut parler sa langue et doit adopter celle de ses maîtres. 

Au Québec, l'usage de cette insulte a continué jusque dans les années 1960, moment où elle a diminué avec la diminution de l'emprise colonialiste de l'Ordre d'Orange qui a accompagné la Révolution tranquille.

Quoique cette expression péjorative soit rarement utilisée de nos jours, elle a aussitôt inspiré un poème éponyme écrit par Michèle Lalonde en 1968 et en 1980 un film réalisé par Pierre Falardeau et Julien Poulin, pour enfin constituer une véritable ode à la survivance de la langue française et à l’affranchissement des Québécois francophones. 

Le poème mythique de l’effervescente période de la fin des années 60, connut un retentissement éclatant lors de sa lecture dans le cadre de la Nuit de la poésie, tenue en mars 1970 – nuit durant laquelle les Gérald Godin, Gaston Miron, Nicole Brossard, Gatien Lapointe, Pauline Julien et Michelle Rossignol ont défilé au micro du Théâtre Gésù afin de libérer la parole poétique des Québécois et de créer un éveil politique.

Madame Lalonde, membre de l’Ordre des francophones d’Amérique, a reçu de nombreuses distinctions à la suite de la création de ce poème culte et engagé, qui devint rapidement un phare pour la cause du Mouvement souverainiste du Québec et fut publié dans le magazine Socialisme

Il faut dire que cet événement s’inscrit dans le cadre d’un programme de commémorations d’événements historiques, sociaux et culturels auquel participe la SSJBCQ en collaboration avec le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ).

Cet automne 2018 marque donc le 50e anniversaire de la création de ce poème phare de la littérature québécoise et la SSJBCQ tient à rappeler ce pan de l’histoire nationale de la province en conviant les citoyens à assister à des lectures publiques qui se tiendront un peu partout au Centre-du-Québec, notamment à Drummondville, Victoriaville et Nicolet.

Les lieux, dates et heures de prestations, jusqu’en novembre 2018, seront annoncées sur la page Facebook de la Société (facebook.com/SSJBCQ).

CC Nountché avec Le Courrier Sud et Wikipédia

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