DES BAISERS QUI TUENT
POÉSIE ET PROSE
DES BAISERS QUI TUENT
Dis-moi, Léda, la nature de tes baisers,
Qui tuent, qui ressuscitent, d’un abracadabra,
Qui rendent veule un héros, vif un enfoiré,
Qui rendent énergique et rendent raplapla.
Dis-moi, Léda, la nature de tes baisers !
Dis-moi, sincèrement, s’ils sont faits d’un brassage
De philtre, qui affola Juliette et Roméo,
D’ambroisie, qui rend immortel dans son passage,
D’élixir, qui rendit Tristan d’Iseult barjo.
Dis-moi, sincèrement, s’ils sont faits d’un brassage !
En suçant, ô Léda, tes moelles buccales,
Je sombre fort dans un monde immense et mystique,
Où possédé et envoûté, sans soupirail,
Je goûte et le miel et le vin extatiques.
Ah ! je sombre, en suçant tes moelles buccales !
Fait-on un voyage plus rapide, en éclair,
Qu’au moyen de tes baisers qui font promener
Dans des lieux de délices sentant la liqueur,
Aux îles merveilleuses au garni banquet ?
Peut-on faire un voyage sans eux, en éclair ?
Si un jour, ô Dieu, tu m’enverras l’épouvante
À faux pour moissonner mon âme, que je sois
En train de sucer cette ruche au miel calmant,
Pour échapper à l’agonie et ses effrois !
Si un jour, ô Dieu, tu m’enverras l’épouvante
À faux, j’aimerais avant de quitter la Terre,
M’abreuver de cet océan au vin mystérieux,
Pour railler le Paradis et rire aux Enfers !
Ah ! comme c’est dans ce purgatoire que, Dieu,
J’aimerais vivre avant que de quitter la Terre !
Charles Coulibaly Nountché
Recueil : Les Neuf Muses
Tous droits réservés
Peinture : www.peinture-sur-toile.com
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